Le journal malgré lui de Henry K. Larssen

Le titre est très exact : Henry écrit bien un journal malgré lui. C'est son psy qui le lui a mis dans les mains et Henry, après son refus affiché, s'y prête finalement sans trop savoir pourquoi. Mais il écrit. En cachette. Ce que sa famille et lui ont récemment vécu l'obsède, le paralyse, le révolte, l'anéantit et le culpabilise. Un drame familial comme il en existe et dont on se dit que ce n'est pas possible que des choses pareilles puissent arriver. Henry, son père et sa mère ont dû partir de chez eux. Mais la maman n'a pas suivi. Très fragilisée par ce drame, elle se fait soigner. Henry change donc de province (ça se passe au Canada) et donc de collège et se retrouve seul avec son père, du moins ce qu'il en reste. Un père lui aussi très affaibli. Perte de repères totale. 
Mais Henry ne plie pas : il se renferme pourtant, prend du poids, a des crises terribles où il s'exprime comme un robot, une façon pour lui de prendre de la distance. Heureusement, il y a le catch qui permet de se détendre et de garder un semblant de vie ! Peu à peu, il va réapprendre à vivre, à lire les évènements du passé avec un autre regard, grâce aux voisins- Karen l'excentrique, M. Atapattu et sa cuisine épicée- grâce à cet ami coréen Farley, lui aussi très différent et harcelé au collège. Ce qu'Henry n'a pas pu faire pour son frère, il va le faire pour lui. Il va ainsi prendre conscience que malgré les apparences, chaque être humain a ses secrets, ses blessures et ses failles. Mais que le chemin de la résilience est difficile ! Henry, grâce à l'écriture, va lâcher prise et accepter de prendre un nouveau départ en vivant avec. Il va entrainer avec lui sa famille, son père et sa mère, pour lesquels le chemin semble encore plus dur à arpenter. Même s'ils le savent tous : la vie ne sera plus jamais comme avant mais il faut vivre.

C'est un roman d'une lucidité extraordinaire, d'une profondeur sur les relations humaines à travers le témoignage bouleversant de ce jeune garçon très attachant. Mais aussi beaucoup d'humour dans ces pages. La prouesse de l'auteure est d'y avoir aussi intégré les autres héros de l'une de ses précédentes histoires, Ambrose (Moi  Ambrose roi du scrabble).

C'est un roman dense et riche qui ne laisse vraiment pas indifférent et qui remue les tripes.
Sur la violence entre adolescents.
C'est un roman qui sort aujourd'hui en librairie signé l'excellente maison d'édition Hélium.

Retrouvez l'avis de : 
-Céline-Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait Livresse

Mes autres chroniques des autres romans de cette auteure :
-Dear George Clooney, tu veux pas épouser ma mère ?
-Moi Ambrose, roi du scrabble

Le journal malgré lui de Henry K. Larsen
Susin Nielsen
Traduit par Valérie Le Plouhinec
Hélium


Ce roman compte (1/6) pour le Challenge 1% rentrée littéraire  du blog Délivrer des livres
 

Commentaires