Kalil


Un Michaël Escoffier, ça ne se refuse jamais surtout quand il est l'auteur et l'illustrateur à la fois. Un premier album en solo.
On est davantage habitué à le lire dans un registre plein d'humour et souvent rempli d'implicite.

Ici il emprunte le registre du conte et de la lampe merveilleuse avec son génie pour illustrer une fable philosophique à la leçon finale qui tombe comme un couperet.

Kalil n'a plus rien à perdre : pauvre, borgne, affamé, il trouve refuge dans une église et délivre le génie de la lampe. Comme dans le conte, le génie lui demande son vœu. Kalil lui en fait part. Il devient alors poisson. Avec les risques que cela comporte.

A la première lecture, la fin vous suffoque un peu. On ne s'y attend pas comme ça, là tout de suite même si elle est pleine de vérité sur le miroir aux alouettes des enchanteurs, avec ce mélange culturel en arrière-plan.

Outre l'histoire, je dirais que la performance de cet album se situe dans son graphisme : fond noir et formes géométriques qui se déplacent pour figurer le texte, c'est remarquablement bien vu. Huit éléments géométriques utilisés en tout et qui occupent chaque page sobrement mais efficacement. Ces éléments, à la fois dans leur continuité et leur mouvement, apportent une progression à l'histoire qui du coup devient presque superflue à la deuxième lecture. 

Vidéo de Michaël Escoffier


Un album étonnant qui se situe entre l'album et le conte à la fin comme une pirouette philosophique et pleine de vérité, peut-être pas si évidente à saisir pour de jeunes enfants.
Mais il s'en dégage une force et une sobriété à la fois qui séduisent le lecteur.
Et cet album a un sens tout particulier avec les évènements récents.

80éme album pour le Challenge je lis aussi des albums 2015

Kalil
Michaël Escoffier
Frimousse

Commentaires

  1. je ne connais pas du tout mais je suis curieuse de découvrir cet album.

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